Page:Coudriet, Chatelet - Histoire de Jonvelle et de ses environs, 1864.djvu/316

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

fureurs dévastatrices et de ses débats sanglants !

L’armée franco-suédoise ne traitait pas mieux le pays langrois, d’où elle épiait l’occasion favorable d’entrer de nouveau dans notre province. Le départ de Gallass, la déroute et la ruine de sa belle armée, en délivrant Richelieu de la plus grande frayeur de sa vie, furent pour ce grand ministre le signal d’une revanche bien facile. Dès le 5 février, un avis anonyme adressé de Paris disait au parlement : « Gare à vous ! tout s’en va fondre par delà, pour faire une diversion contre la maison d’Autriche. Retirez-vous des lisières de Jonvelle, qui ne sont menacées que pour vous tromper, et concentrez-vous sur Dole, qui va porter encore tout l’effort de l’ennemi[1]. » L’auteur de cet avis n’était qu’à moitié bien informé. « Cette fois, dit Girardot, Richelieu, se gardant bien de prendre le lion par la tête, comme l’année précédente, l’assaillit par les flancs, de trois côtés à la fois, pour mieux diviser les forces de la province[2]. » Il n’entre pas dans notre sujet de raconter cette campagne : donnons seulement, sur les premières étapes de l’invasion de Weymar, quelques détails inédits, qui se rapportent à notre histoire et mettent en relief le gouverneur de Jonvelle.

Dès le mois de mars, le duc de Longueville envahissait, pour la seconde fois, le bailliage d’Aval par le sud-ouest. Quand il y a pris pied, Grancey, gouverneur de Montbéliard, force le pont de Voujeaucourt et prend Dampierre, l’Isle, Baume, Montby et Montmartin[3]. Malheureusement

  1. Corr. du parlem., B, 795.
  2. Girardot, P. 175.
  3. Corr. du parlem., 803, 22 juillet, dépêche de la cour.