Page:Coudriet, Chatelet - Histoire de Jonvelle et de ses environs, 1864.djvu/336

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de Senoncourt, apporta lui-même sa rançon. La dame de Saint-Remy-Villersvaudey leur députa le chanoine Villard, de Saint-Remy, membre du chapitre de Vesoul. Tout ce qui osa faire sourde oreille fut emporté de vive force et subit les rigueurs de la guerre. Déjà, sur la fin de la semaine, un détachement, tirant à gauche de la Saône, avait assuré les places de Demangevelle, Richecourt, Magny, Senoncourt, Saint-Remy, Amance, Vauvillers et Saint-Loup, et saccagé le bourg de Faverney, sans épargner l’abbaye (2 septembre) [1]. Le gros de l’armée gagna Jussey, dont les habitants, au nombre d’une centaine, revenus de l’émigration depuis le printemps, venaient de fuir encore, les uns dans les bois, les autres au couvent des capucins. L’armée de Grancey avait pour chapelains deux religieux de Saint-François, qui obtinrent du général une sauvegarde pour la maison de leurs frères. Après la maigre curée des misérables restes de la bourgade, les Français prirent à composition Cemboing, Gevigney et Bougey, et, traversant au pas de course les ruines désertes de Noroy, de Cherlieu et de Montigny, ils parurent au point du jour devant les deux Chauvirey, le lundi 23 septembre. Chauvirey-le-Vieil et le Château-Dessus, qui appartenait à la maison du Châtelet[2], devenue française depuis longtemps, firent tous les deux leur soumission sans résistance. Quant au Château-Dessous, il se montra fidèle à la mémoire

  1. Preuves, 26 septembre et 23 octobre.
  2. Le seigneur du Château-Dessus était Antoine du Châtelet, frère de, Philippe, tué en 1636. Il avait épousé en secondes noces (1633) Gabrielle de Mailly, dame de Remiremont en partie, fille d’Africain de Mailly, baron de Clinchant, et d’Anne d’Anglure.