Page:Coudriet, Chatelet - Histoire de Jonvelle et de ses environs, 1864.djvu/339

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gens du gouverneur de Langres[1]. On mit aussi à Ray quatre-vingts hommes de garnison, sous les ordres du sieur d’Yves, capitaine de Pressigny. De là, remontant la Saône, Grancey reçoit en passant la soumission empressée du commandant de Rupt, qui ne pouvait servir autrement les intentions de sa maîtresse, la dame de Saint-Georges, gouvernante des enfants de Louis XIII. Ensuite l’ennemi marche droit à Scey, qu’il lui tardait d’enlever à son brave seigneur, pour le narguer dans son plus beau domaine et jusque dans le château de ses pères. Général de la cavalerie et seul bailli de la province, Bauffremont se trouvait alors en service à Besançon auprès du gouverneur, avec le conseiller Girardot de Beauchemin, intendant des armées. Son château était moins un fort qu’une maison de plaisance. Néanmoins le commandant repoussa les premières sommations des Français, et attendit résolument que les volées de canon eussent fait honneur à son maître. Alors, obligé de céder à la force, il ouvrit ses portes, le samedi soir 28 septembre. Chemilley en fit autant. Aussitôt Grancey, du Hallier et l’évêque d’Auxerre en écrivirent au baron de Scey « Nous sommes chez vous, disaient-ils ; nous tenons votre château et votre bourg, disposés à vous les conserver intacts, si vous entrez sans conditions dans la neutralité, que tout le bailliage d’Amont accepte les mains

  1. Journal de Macheret, fol.49, verso. « Je n’ay retire de ma maison d’Artaufontaine aultres choses que trente mesures de froment. Tous mes meubles et mesnagerie de pourceaux, dindes, poules, canards, oyes, y sont demeurés. Les Français ont démoly, etc. » (Corr. du parlem., 854, Gray, 11 octobre 1641, le sieur de Beaujeu-Montot à la dame de Crécy-Balançon, sa cousine.) La dame de Raucourt, veuve en ce moment, était sœur du même Beaujeu.