Page:Coudriet, Chatelet - Histoire de Jonvelle et de ses environs, 1864.djvu/350

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décembre suivant, six semaines après la mort de 1’infant. La cour, au milieu de sa détresse, se jeta résolument dans les bras du baron de Scey, dont la valeur militaire, l’expérience consommée et le patriotique dévouement, lui étaient suffisamment connus. Déjà l’année précédente il avait exercé par intérim les fonctions de gouverneur de la province, en l’absence de la Baume, et même elles lui avaient été continuées provisoirement par lettres testamentaires de Son Altesse des Pays-Bas. Le parlement obtint de Bruxelles sa nomination définitive et le conjura de sauver son pays[1].

A peine installé, il retrouve des milices et prend l’offensive. Pendant qu’il intimide les ennemis en Aval, Charles de Lorraine lui envoie de Neufchâteau les plus heureuses nouvelles : « Crancey, lui écrit-il, qui assiégeait la Mothe avec du Hallier, a quitté le camp, pour aller présider à Lyon l’exécution de Thou et de Cinq-Mars. Je suis tombé sur son collègue et je l’ai chassé de ses lignes. Heuillecourt, Liffon et Bourlemont ont été repris aux Français, et j’ai délogé Batilly de Neufchâteau (12 août au 3 septembre 1643). Venez au plus vite leur donner vous-même la chasse dans le bailliage d’Amont. » En effet, l’occasion était belle. Le gouverneur forme à la hâte un corps de cinq cents hommes, tant cavalerie qu’hommes de pied, et prend à Besançon deux canons et un mortier à grenades, qu’il s’engage, sur caution, à payer quinze mille francs, s’il leur arrivait malheur. Gouhelans commandait l’infanterie, qui était la principale

  1. Girardot, p. 274 ; Corresp. du parlem. B, 855 ; Dole, 22 décembre, la cour au baron de Scey.