Page:Coudriet, Chatelet - Histoire de Jonvelle et de ses environs, 1864.djvu/353

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haut cet exploit des siens. « En ceste bataille, dit-il, où le seigneur comte de Grancey fut blessé à la jambe, nous perdismes le sieur de Saint-Clair, cinq cavaliers et sept ou huict piedtons. Les Comtois y ont perdu plus de vingt fois autant ; et tous les jours venoient à Lengres tambours ou trompettes de leur part, demandant leurs gens, qu’ils croyoient estre prisonniers, lesquels n’estoient pas encor treuvés parmi leurs autres mort. » Grancey ramena triomphalement à Langres les canons et mortiers de l’ennemi, avec le butin et les nombreux prisonniers, dont vingt-deux gentilshommes (22 septembre). L’artillerie de la ville salua le vainqueur, qui lui fit répondre par les salves des canons comtois, « pour tesmoigner, ajoute Macheret, que quictant la terre espagnole, ils embrassoient le parti françois. » Les prisonniers furent élargis en ville, sur leur parole d’honneur, et traités avec tous les égards possibles. Bien plus, après les avoir taxés à de modiques rançons, qu’ils promirent de payer, Grancey les fit mettre en liberté, sur l’ordre exprès du roi, sans autre garantie que leur foi de gentilshommes (2octobre). « Ainsi leur rendismes-nous le bien pour le mal, continue le même narrateur, afin de les dimouvoir de leurs cruautez et barbarie, en leur enseignant que les François se contentoient de la gloire, au lieu de practiquer la vengeance et la tyrannie. Dieu leur fasse la grâce de s’incliner à la paix avec nous, et nous veuille garder de tomber en esclavage parmi eux[1] ! » En écrivant ces lignes, le curé d’Hortes songeait avec rancune à Bornival, à Fauquier d’Aboncourt et à Gaucher

  1. Girardot, p. 279 à 2,81 ; Macheret, fol. 60, 6l et 62.