Page:Coudriet, Chatelet - Histoire de Jonvelle et de ses environs, 1864.djvu/360

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descendant de cheval, s’approche en pleurant du pauvre moribond, lui rappelle Bayard se confessant, en pareille détresse, devant le pommeau de son épée, lui suggère l’acte de contrition et l’exhorte à faire à Dieu le sacrifice de sa vie en expiation de ses fautes.

En juillet 1651, vingt-cinq cavaliers de Châtel-sur-Moselle avaient couru et pillé le village de Pressigny et fait plusieurs prisonniers. Dix braves se mettent hardiment à la poursuite des brigands, les atteignent près d’Amance, leur tuent un cavalier, en blessent quelques-uns et ramènent tous les prisonniers, gens et bétail. Mais le lendemain, voici revenir les Lorrains furieux, avec un renfort tiré de Conflans[1], en tout dix-sept cavaliers et quelques piétons. Pressigny, qui se tenait sur le qui-vive, avait appelé aux armes les braves de Bussières, de Belmont, de Tornay, de Genevrières et de Savigny. Au nombre de soixante, ils s’embusquent au trou de la Quarte[2], et attendent l’ennemi, qui la même nuit donna tête baissée dans le piège et laissa dix morts avec cinq blessés sur le carreau. Chacun des vainqueurs eut 6 livres dix sous pour sa part du butin fait dans cette circonstance. Or, l’un des blessés avait reçu plusieurs coups mortels sans rendre l’âme. On lui demanda s’il avait eut en sa personne un caractère, c’est-à-dire une marque,

  1. « Certains Cravates et gredins du Comté s’estoient retirés au chasteau de Conflans, sans être advoués d’aucuns souverains. » ( Macheret fol. 75).
  2. " L’an 1648 première sepmaine d’aprés Pasque le sieur prévost des marchands de ceste ville de Lengre eut ordre du roy pour faire couper le bois qui est un passage dit le trou de la Carte, entre le royaume de France et le Comté de Bourgongne " (Macheret, folio 107, verso).