Page:Coudriet, Chatelet - Histoire de Jonvelle et de ses environs, 1864.djvu/404

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Charles de Livron II, son petit-fils, fut abbé d’Ambronay, et vendit la terre de Bourbonne à Colbert du Terron (vers 1680), qui la fit passer au prince de Carpagna son gendre. Celui-ci la vendit, en 1711, à Nicolas Desmarest, marquis de Maillebois, neveu du grand Colbert et contrôleur général des finances.

C’est vers ce temps qu’arriva l’incendie général de Bourbonne. Le feu prit dans une maison de la rue Vellone, le 1er mai 1717. Excité par un vent impétueux il enveloppa bientôt toute la ville et dévora, en moins de trois heures, cinq cents maisons, l’église paroissiale le presbytère, le château, le couvent des capucins, les halles, l’auditoire, les moulins et presque toutes les archives publiques ou privées. Quarante-deux maisons seulement furent épargnées. On ne peut lire sans la plus vive émotion la relation de ce désastre adressée au prince de Talmont par M. Charles, alors curé de Bourbonne « Les pierres sont toutes calcinées par le feu, dit-il ; pas un pan de mur, pas un vestige de poutre qui puisse bien servir. Les caves sont la plupart enfoncées, le vin répandu ou gâté par la chaleur du feu. Les vignes, les arbres des jardins, les chariots, pressoirs, fours banaux et couvertures des puits, les provisions en fourrages, grains farines et viandes, les fonds de boutiques, les outils des ouvriers, etc., tout est consumé. On n’a pu rien sauver des différents bureaux du roy, dont les receveurs estoient en campagne ; presque rien des greffes peu de papiers des maisons particulières ; peu d’argenterie, de linge et de meubles, en quoy consistoient principalement les facilitez des habitants de Bourbonne, a cause de leurs chambres garnies pour recevoir une multitude