Page:Coudriet, Chatelet - Histoire de Jonvelle et de ses environs, 1864.djvu/41

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pour ainsi dire, sous les murs de l’édifice, et de fait les eaux thermales de Bourbonne sont les seules rapprochées de la source de cette rivière. Il n’existe dans le voisinage aucune voie, aucun autre nom, auxquels on puisse rattacher l’établissement d’Indesina. Enfin, le chiffre XVI désigne parfaitement en lieues gauloises la distance de Noviomagus à Bourbonne. Il faut en conclure que le nom de Borvo n’a été ajouté a celui d’Indesina que pour signifier que cette ville possédait des eaux thermales. Plus tard, à la suite de circonstances qu’il serait difficile de déterminer, le nom principal fut abandonné et remplace simplement par celui de Boreo, d’où sont venus plusieurs dérivés. Ces sortes de substitutions ne sont pas rares, surtout aux époques de transformations sociales telles qu’en produisit la chute de l’empire romain. En effet, nous trouvons l’appellation Borvo seule employée dans une inscription récemment découverte à Port-sur-Saône, et faisant partie de la riche collection d’antiquités que M. Galaire exhume tous les jours du vieux sol de Portus Abucinus, avec un zèle si méritoire aux yeux de la science. Sous le fond circulaire d’un vase de verre blanc, on lit en relief cette épigraphe également circulaire : G. LEVPONI BORVONICI. Cette curieuse inscription nous apprend donc que, sous la domination romaine, G. Leuponus, de Bourbonne, exploitait une verrerie dans cette ville, ou peut-être sur les rives du Coney. A ce point de vue, ce fragile débris est un monument précieux pour l’histoire de Bourbonne et pour l’histoire générale de l’industrie française.