Page:Coudriet, Chatelet - Histoire de Jonvelle et de ses environs, 1864.djvu/423

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La rançon d’Erard, son frère, fut encore plus chère. Plus tard, il exposait en ces termes au duc de Lorraine ce que lui avait coûté sa captivité : « A l’occasion de la besoigne qui fut près de Bulgnéville, je fus navrés, prins et détenu en rude prison par messire Antoine de Vergy, auquel, avant que je puisse avoir quelque appoinctement (traité) envers lui, fus contrainct lui délivrer en ses mains le chastel de Coiffy, que je tenoye pour lors, lequel estoit adonques très grandement fourny de tous vivres, artillerie et habillements de guerre En oultre je fus contrainct à moy mettre à rançon de quatre mil vielz florins de Rin, et pour les despens que je avoye fais en prison, quatorze cens vielz florins de Rin. Avec ce ay esté contrainct à quitter Pierre de Chauvirey (seigneur de Châteauvillain), ensemble ung gentilhomme appelé Vausillot de Sainct-Veronne et dix autres, tant des pays de Bourgoigne comme de ceulx de Montigny et Nogent ; tous lesquels je tenoye et avoye prisonniers au jour de ma prinse, et desquels je eusse peu avoir grosse finance, s’ils me lussent demeurés, etc. »

Rentré en Lorraine, Erard du Châtelet fut immédiatement député à la cour de Bourgogne, avec Gérard d’Haraucourt, seigneur de Chauvirey-le-Châtel, pour négocier la liberté du royal captif. Elle fut enfin accordée mais à condition que le prince d’Anjou reprendrait ses fers au bout d’un an, si quelque tentative était faite en sa faveur pour les États de Lorraine. Gérard d’Haraucourt les trois du Châtelet et trente-six autres gentilshommes lorrains donnèrent parole à Philippe le Bon pour leur maître et se rendirent solidaires de sa loyauté, s’engageant à son défaut, à se constituer eux-mêmes prisonniers à Dijon,