Page:Coudriet, Chatelet - Histoire de Jonvelle et de ses environs, 1864.djvu/473

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avoir été de la famille des Richardot, de Morey ; du moins nous voyons François Richardot tenir à Lavoncourt, vers cette époque (1604-1614), un arrière-fief avec castel, qui passa de ses mains, sans doute par héritage, à celles d’Antoine le Joyant. Sur la fin du seizième siècle, la seigneurie de Lavoncourt, jadis à la maison de Rye, était advenue à Charles de Lorraine-Lillebonne, par son mariage avec Marguerite, fille de Léonor Chabot-Charny et de Françoise de Rye. Ce prince, l’un des chefs de la Ligue, fut enchanté d’avoir sur ses terres un gentilhomme tel que le Joyant, dont il connaissait la bravoure et la couleur politique. Celui-ci demeura fidèle aux principes de son suzerain comme au drapeau de sa nouvelle patrie. La tradition locale, qui l’appelle le commandant Joyant, nous dit que le roi d’Espagne le décora de la Clef d’or. Nous avons raconté son héroïque défense et son glorieux trépas, en juin 1637[1].

Pierre, son petit-fils, alors âgé de vingt ans, échappé presque seul au massacre de sa famille, se réfugia au village désert de Bougey, où il acquit un fief servant du château, entièrement exempt de dîmes, tailles et mainmorte. Ce domaine avait, au milieu du village, une maison forte à deux tourelles[2], isolée des autres habitations, jadis ruinée dans l’invasion de Wolfgang, puis relevée en 1589 par le tenancier du fief, Nicolas Charreton, tabellion de l’abbaye de Cherlieu. Nous croyons que la fille de celui-ci épousa le Joyant et lui

  1. Page 281
  2. Aujourd’hui la maison Favret