Page:Coudriet, Chatelet - Histoire de Jonvelle et de ses environs, 1864.djvu/54

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elles-mêmes une cause de ruine, aux jours de l’invasion. Les soixante mille barbares que Constance-Chlore défit sous les murs de Langres, et tant d’autres ennemis dont les ravages, à la même époque, firent de nos belles campagnes un vaste désert, y étaient venus par toutes ces routes qui, partant des bords du Rhin et de la Moselle, aboutissaient a Luxeuil, Port-Abucin, Purgerot, Morey, Corre, Jonvelle et Bourbonne. Alors les Romains, pour couvrir les camps principaux, les routes, les passages, les frontières, et arrêter ainsi dans leur marche les ennemis qui se précipitaient comme un torrent sur la province, élevèrent partout de nouveaux retranchements, des forteresses et des tours. Ces retranchements, appelés aujourd’hui Chazel, Châtel, Châtelet, Châtelard, Chatillon, etc., plus importants que des camps volants, ne diffèrent souvent des camps stativa que par une moindre étendue. Malgré les modifications que la main des hommes et du temps y ont apportées dans quinze siècles, on en retrouve encore un grand nombre autour de Jonvelle : et bientôt, cela n’est pas douteux, on pourra se rendre compte de la stratégie que les Romains et les peuples leurs successeurs avaient adoptée, pour la défense du pays que nous habitons. Indiquons-en sommairement les principaux.

I. Chatelard de Purgerot. Ce retranchement, situé au sommet d’un plateau escarpé qui domine au loin la contrée, et protégé du côté accessible par un gros mur et un fossé, communiquait avec les camps de Noroy et de Morey, par des signaux en usage chez les Gaulois et les Romains. Sa proximité de Port-d’Atelier, de Port-Abucin et de Creuseil,