Page:Coudriet, Chatelet - Histoire de Jonvelle et de ses environs, 1864.djvu/594

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selon les occurrences et les occasions, croyans que luy-mesme, le marquis de Castanéda, en fera quelque mention, dans la cy-joincte. Et connue ces jours passés on n’a voulu donner que la moitié du pain, j’ay cru vous devoir prier, pour la conservation de la province, de vouloir ordonner que ceste munition de pain soit entièrement distribuée, estimant que cela se peut faire sans incommodité du pays.

Je ne laisse pas maintenant de marcher contre les ennemis, nonobstant que l’artillerie ne. soit pas encore arrivée. Et pour cela, je vous prie de m’envoyer les pièces du canon que les François ont laissé à leur retraite (devant Dole).

Messieurs les barons de Lambois et de Suisse et aultres principaux officiers de ceste armée, se plaignent qu’envoyans de costé et d’aultre leurs valets et gens de leur suitte, tant pour le service et exercice de leurs charges que pour leurs affaires particulières, les gens du pays qui les rencontrent, les assassinent ou les blessent et les maltraictent, et passent au delà de ces violences jusques à faire des actions cruelles et inhumaines, comme ils ont faict à un Croate, qu’ils ont enterré tout vif. Si bien que pour éviter tous ces violents procédés et qu’il ne naisse quelque animosifé entre les soldats et les paysans, qui produirait peut estre quelque désordre au service de nos maistres et de la province, je vous prie de vouloir remédier a, tous ces inconvénients et leur couper chemin par des édicts et ordonnances, et m’envoyer cependant une douzaine des archers du pays, que j’entretiendray, pour conduire asseurément, selon qu’il sera nécessaire que j’envoie en quelque lieu, ne pouvant pas fournir la somme des convois, sans faire de nouveaulx frais et, dommages que feront les soldats à la province, allans et retornans si souvent ; et sera bien difficile de les empescher, comme vous pouvez le sçavoir de M. le baron de Scey, qui a faict tout ce qu’estait humainement possible pour l’advantage de ce pays.

Et comme je vois que vous le rappelez, je vous prie de m’envoyer quelque autre qui puisse tenir la main aux affaires, et de qui je puisse sçavoir et conférer des chemins, des lieux et des passages du pays.

Et comme je vois que touttes vos trouppes se sont licentiées,je vous prédis vouloir les rappeler et réunir, affin qu’estant joinct à ceste armée, elle en soit tant plus puissante et asseurée, pour le temps nécessaire de la campaigne chez noz ennemis, et s’y establir