Page:Coudriet, Chatelet - Histoire de Jonvelle et de ses environs, 1864.djvu/90

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Parmi les bienfaiteurs nombreux qui dotèrent cette maison, aucun ne se montra plus généreux que le seigneur de Jonvelle. Nous le voyons sans cesse exciter par son zèle, et plus encore par ses exemples, le dévouement de ses vassaux envers ses religieux bien-aimés. Avec la cession de quelques meix dans le voisinage, ils reçurent de lui les droits les plus illimités, dans toute l’étendue de ses domaines, pour la pêche des étangs et des rivières, l’usage des forêts, la paisson des animaux et la construction des édifices. Différentes chartes énumèrent et confirment ces bienfaits, que le fondateur eut soin de consolider encore, en les faisant autoriser par son épouse Élisabeth, par son fils Bertrand et par sa belle-fille Comitissa, femme de Bertrand[1]. Nous verrons plus tard les sires et les dames de Jonvelle, issus de Guy Ier, rivaliser de zèle pour la dotation du monastère qu’il avait fondé. Clairefontaine fut ainsi comme la caisse d’épargne où ils entassèrent des trésors de bonnes œuvres, pour leur servir dans la vie future. Grâce à toutes ces libéralités et surtout, à la ferveur des religieux, ce monastère devint à son tour la providence des pauvres, des malades et des affligés, une maison de prière, une école de vertu, de science et d’agriculture, en un mot le plus grand bienfait pour toute la contrée. C’est dans son église que les seigneurs de Jonvelle ont choisi le lieu de leur dernier repos en ce monde, afin que leur sépulture entendît nuit et jour la psalmodie suppliante et les chants pieux des cénobites, priant pour le repos éternel de leurs âmes. C’est là qu’ils ont dormi en paix,

  1. Archives de la Haute-Saône, ibid.