Page:Coudriet, Chatelet - Histoire de Jonvelle et de ses environs, 1864.djvu/92

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même qui avaient charge de protéger les biens de la communauté. Ces avoués ou gardiens de l’abbaye étaient le comte de Bourgogne, et, sous sa délégation, Guy de Jonvelle, Henri, son frère, Thiébaud de Rougemont, Richard de Montfaucon, Humbert et Louis de Jussey. A l’envi tous les sous-gardiens avaient traité les biens de ce monastère comme leur propre héritage. Convoqués à l’église du couvent par l’archevêque et par le comte (1132), Guy de Jonvelle et ses collègues reconnurent franchement leurs torts, en présence des religieuses et devant une assemblée d’ecclésiastiques et de laïques. Ils se dépouillèrent, entre les mains de Renaud, de tous les fruits de leurs déprédations, et renoncèrent pour l’avenir à tous leurs droits d’avouerie. Le comte remit ce désistement à l’archevêque, qui s’empressa de le consacrer, en le plaçant sur l’autel, pour l’offrir à Dieu et à la bienheureuse Vierge Marie, avec de grandes actions de grâces.

Mais le plaid de Faverney avait un second but non moins important, la réforme du monastère. Pour l’opérer, on ne vit point d’autre moyen que de changer le personnel ; et l’empressement des nonnes à subir ce projet ne prouva que trop à quel point elles avaient perdu l’esprit de leur vocation. Anséric proposa donc d’offrir leur maison aux bénédictins de la Chaise-Dieu en Auvergne. « Aussitôt, dit-il dans sa lettre à Étienne, abbé de ce monastère, religieuses, clergé, peuple, barons et avoués, tous applaudissant d’une voix unanime, ont été d’avis que l’église de Faverney fût unie à votre église. » La charte du prélat qui nous donne ces détails fut scellée à Besançon, avec l’approbation du chapitre de Saint