Page:Coule - De la désinfection au point de vue de la police sanitaire.djvu/11

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gion de certaines maladies, on a dû chercher à la combattre : de là l’emploi de moyens désinfectants. Ce n’est cependant que chez les Hébreux que nous trouvons des traces sur la pratique de désinfecter. On trouve, en effet, dans le Lévitique, des préceptes détaillés sur la manière de purifier les vêtements et les maisons souillés par la lèpre. Ces préceptes, les seuls que l’on puisse faire remonter à une époque aussi reculée, se réduisent, à part les cérémonies religieuses en vogue à cette époque, au lavage à grande eau des vêtements abandonnés pendant un certain temps, et au grattage ou récrépissage des maisons. Si la lèpre tendait à faire des progrès, les mesures étaient plus radicales et le feu était alors le désinfectant général : on brûlait les vêtements et on détruisait les habitations (Lévitique. Chap. 13. V. 47.). Hippocrate semble en avoir eu connaissance quand il parle des épidémies qui attaquent promptement un grand nombre d’individus, sans distinction d’âge, de sexe, d’état ; il en attribue la cause à l’altération de l’air ; et naturellement il a dû chercher à combattre cette altération. Pendant une longue série de siècles, on n’a fait que répéter les préceptes des anciens que je viens de faire connaître, et bien souvent encore ils ont été négligés ou méconnus. Ce n’est guère qu’en 1402 que cette pratique a été établie d’une manière méthodique à Milan, par son second duc ; mesure qui fut ensuite adoptée par le lazaret de Venise en 1484 et peu de temps après par toute l’Europe. Depuis lors on a procédé diversement pour désinfecter les principaux établissements sanitaires ; cette diversité dans les procédés provenait des idées différentes qu’on se faisait des virus ou des