Page:Coule - De la désinfection au point de vue de la police sanitaire.djvu/22

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Je ne puis passer sous silence la description du permanganate de potasse, sel dont la valeur désinfectante n’est connue que depuis peu, puisque c’est à Condy que l’on doit de l’avoir utilisé le premier en 1859. En effet, dissous dans l’eau, ce sel se décompose très facilement en présence d’une matière organique : il se dégage de l’oxygène qui agit sur cette matière et il reste de l’oxide manganique. Il agit aussi sur les composés hydrogénés de soufre, de phosphore, de carbone en les décomposant. Suivant plusieurs auteurs il changerait complétement la nature de la putréfaction des matières animales, au moins quant aux effets de cette dernière, en empêchant l’ammoniaque de se dégager puisqu’il formerait des nitrates. On est même allé jusqu’à prétendre que son action destructive des microzoaires et des microphytes empêchait sur une plaie la formation des globules purulents. Il est probable que ces partisans de la doctrine allemande sont allés un peu loin. Quoi qu’il en soit, contentons-nous de regarder ce sel comme un excellent agent de désinfection, qu’on peut employer dans tous les cas où les lessives alcalines sont indiquées. À la dose de 1/1000 l’eau peut être désinfectée sans que les animaux qui boivent de cette eau en soient incommodés. Les pailles, les fumiers pourraient aussi être soumis à ce procédé s’il n’offrait l’inconvénient d’être un peu trop cher.

Des fumigations.

La pratique des fumigations usitées pour désinfecter est depuis fort longtemps connue. On utilise cette manière d’appliquer les agents désinfectants quand on