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Peu après la publication de Salammbô, Flaubert voyageait avec un industriel de ses concitoyens, qui lui demanda comment Carthage avait pu disparaître si complètement de l’histoire du monde. « C’est que, répondit l’auteur, à Carthage tout le monde faisait de la rouennerie. » En Normandie, presque tout le monde fait de la rouennerie, ou de la culture rationnelle, et tous tâchent de faire de bonnes affaires. Quelques-uns pourtant s’y adonnent aux sciences et aux lettres. Aux sciences, passe encore : calculateurs, méthodiques, ils peuvent faire d’éminents mathématiciens — Laplace est de leur pays — ou de lucides vulgarisateurs comme Fontenelle, que n’étouffa jamais le sentiment ; on s’explique parmi eux Casimir Delavigne célébrant la découverte de la vaccine, et peut-être comprendrait-on de leur part ce


    et d’autres, ont vu en Malherbe le Normand ; M. Morillot a écrit, à propos de Duperron : « Il n’y en a décidément plus que pour les Normands, dans la poésie française, pendant près d’un siècle » (Petit de Julleville, III, 252), et M. Grente (Jean Bertaut, Paris 1903, p. IX sqq.) a rappelé la série des écrivains normands, que Hippeau avait essayé de grouper dans Les Écrivains normands au XVIIe siècle (Caen, 1858). — Cf. Mme de Sévigné, Lettres, IX, p. 42 ; Segrais. II, 30-34 ; Vigneul-Marville, Mélanges, I, 185-186 ; Lotheissen, Geschichte der französischen Litteratur im XVII. Jahrhundert, II, 127-128 ; A. Mennung, Sarasin’ Leben und Werke (Halle, Niemeyer, 1902), I, p. 13. — Les écrivains normands du XVIIe siècle ont été remarqués depuis Sainte-Beuve jusqu’à M. Georges Renard, La méthode scientifique de l’histoire littéraire. — Les poètes normands du XVIe siècle ont fait l’objet d’un concours et d’un travail dont on verra le résultat dans le Rapport de M. Souriau sur le mouvement littéraire en Normandie de 1898 à 1902. — Scarron appelait Malherbe « Prince de la rime normande » : Malherbe devait à son pays beaucoup plus que ces rimes normandes qu’il essaie d’ôter de ses œuvres dans sa vieillesse.