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FABLES ORIGINALES

Un applaudissement salua la harangue.
Dom Jossin se leva : Dieu dessèche ma langue,
Prononça-t-il ému, si j’erre inconscient
Alors que m’est prouvé l’indemne du client.
Nous allons rechercher autre part les indices
Qui nous dénoncerons assassins et complices.
Ce fut, ce que l’on fit.
L’alguazil découvrit,
Les meurtriers cachés, l’arme qui leur servit.
Ils étaient étrangers, le bourreau les pendit.
Entre hommes soupçonnés d’un crime épouvantable,
C’est le plus malheureux qui nous semble coupable.


FABLE XXII.

Les Animaux et le Loup.


Le zèbre, le cheval, la vache, la brebis,
Au paturage réunis,
S’entretenaient du loup. — Oh ! la méchante bête !
S’écria le cheval. Pour moi ce sera fête
Quand l’homme l’occira sans pitié ni merci ;
Il le mérite bien. — Comme vous, mon ami,
J’entonnerai joyeux son oraison funèbre,
Repartit le timide zèbre.
Vous me scandalisez, médisants ! dit le loup,
Leur apparaissant tout-à-coup.
Les animaux surpris ripostèrent au sire :
Nous vous jugeons, cruel ! juger n’est pas médire.