Page:Coupey - Fables originales, 1881.pdf/169

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
159
BIBLIOGRAPHIES

Latone, d’avoir fait une grande artiste de sa princesse, évitant délicatement ainsi de froisser toute une caste en lui prêtant des vices et des défauts qui lui sont peut-être parfaitement étrangers. Latone n’est que Latone dans la pensée de l’auteur : aux russes à reconnaître si elle est russe ! qu’ils lisent Latone, ils ne liront jamais une œuvre plus curieuse.

P*** H***


Extrait du journal le Pays :

Le Serf de la princesse Latone, par Augusta Coupey (librairie Didier). — Ce livre est réellement beau, et il l’est à plusieurs points de vue : il l’est parla noblesse du sujet, il l’est par la grandeur et la fermeté de caractère des personnages qu’il met en scène, il l’est enfin par la dignité de langage. Le jeune auteur, déjà si remarqué, s’est ici sensiblement surpassé. Mlle Augusta Coupey avait à peindre l’aristocratie russe, c’est-à-dire la suprême distinction, l’élégance parfaite, l’esprit fin, subtil, qui la caractérisent ; les difficultés étaient grandes, elles les a toutes également vaincues.

La princesse Latone a été élevée dans tous les raffinements du luxe et de la richesse et par conséquent toutes ses volontés ont été satisfaites. C’est un caractère d’une énergie sans pareille. Elle ne se gêne point même avec l’empereur. Mais elle a l’âme grande et l’esprit élevé. Par reconnaissance, elle épouse, à dix-sept ans, malgré tous les avis, un vieil oncle qui a pris soin d’elle, et, lorsqu’il est mort, elle écrit au souverain :

« Sire, le prince, mon époux, n’est plus. Ma douleur est profonde. Je l’aimais d’affection, non d’amour.