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MÉLANGES.

des langues étrangères en chinois, on devra aussi tenir compte avec les mêmes réserves. Enfin l’étude de l’ancienne poésie permettra peut-être pour certains mots de remonter plus haut que l’époque des Thang ; plusieurs Chinois, 段玉裁 et 顧炎武 par exemple, out fait œuvre de critique en ce sens ; divers Européens les ont suivis, mais les résultats obtenus ne sont pas encore acceptés sans conteste’). Il n’est pas utile, je pense, de dire que de pareilles recherches réclameront des précautions bien plus minutieuses que celles qui portent sur les dialectes parlés ou sur les tables phonétiques dressées par les Chinois ; il sera sans doute nécessaire de procéder ici au moyen de monographies prenant chaque caractère dans tous les vieux textes où il se rencontre, classant tous les caractères en séries de prononciation analogue, rapprochant les séries les unes des autres.

Tels sont à mon avis les travaux qui doivent précéder la fixation d’une transcription unique pour chaque langue chinoise, pour chaque époque de chacune de ces langues ; il n’est pas possible d’avoir une seule transcription servant indifféremment pour toutes ; il n’est pas possible non plus de déterminer une transcription avant de savoir quelle langue on veut transcrire Je n’ignore pas que ces recherches préliminaires considérables exigeront beaucoup d’années, beaucoup de travailleurs : mais c’est seulement à ce prix que l’on fera une œuvre scientifique.