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DE L’UTILITÉ DES ÉTUDES CHINOISES

prenne aussi là sa place. Parlerai-je des mines concédées de tous côtés, des chemins de fer à l’étude ou en construction, des postes impériales dont une convention réserve l’organisation à la France (5 avril 1898) ? tout cela exigera un personnel étranger parlant chinois ; et ce personnel sera requis en nombre de plus en plus grand, à mesure que les rapports économiques se développeront ; on ne saurait habituellement se faire entendre en Chine en parlant turc, ainsi qu’il est arrivé récemment à un ingénieur français dans la province du Yun-nan ; les musulmans sont nombreux en Chine, il est vrai, mais bien peu savent d’autre idiome que leur langue maternelle.

Voilà en quelques mots quelle est l’utilité des études chinoises. Ce que j’ai dit du chinois, je le dirais aussi, dans une certaine mesure, d’autres langues de l’Extrême-Orient ; nous avons, par exemple, en Annam et au Japon, des intérêts de nature et d’importance diverses, qui ne doivent être négligés ni les uns ni les autres et qui gagneront à être défendus et représentés par des hommes connaissant bien la langue et les mœurs nationales. Il ne faut oublier d’ailleurs ni que l’industrie étrangère n’a rien à faire au Japon, en raison du grand développement économique du pays, ni que l’annamite est sans utilité en dehors de l’Indo-Chine orientale : en somme, le chinois est toujours la langue principale de l’Extrême-Orient, parce que c’est la civilisation chinoise qui a modelé les peuples de toute cette région du globe.