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REVUE INTERNATIONALE DE L’ENSEIGNEMENT

téraires et que seules les formes qui touchent à la vie quotidienne, style administratif, style des romans, langue parlée, ont continué de se modifier ; ce n’est donc pas tant par époque que l’on peut étudier le développement du chinois que bien plutôt par genres littéraires. Dans mon choix d’exemples, j’écarterai systématiquement les œuvres d’un style trop particulier, par exemple Tao te king, Tchhou tsheu, recueils épistolaires qui donneraient lieu sans doute à des remarques intéressantes, mais dépourvues de portée générale. Pour donner plus de clarté aux résultats de ces recherches et pour guider dans la complexité des styles, chaque exemple sera pourvu d’une indication de source et mis en place d’après son époque.

Ainsi, en construisant une grammaire raisonnée, nous découvrirons les linéaments d’une grammaire historique, mais ici nous nous contentons des linéaments ; ce serait sans doute trop d’ambition que de vouloir atteindre un double but. Encore bien moins ferons-nous l’étude du chinois au point de vue de la grammaire comparée ; et cependant nous serons forcés, pour éclairer quelques-uns des faits que nous aurons à élucider, de les rapprocher de faits étrangers analogues ; ces comparaisons, établies surtout avec le coréen, le japonais, le mantchou, langues bien différentes du chinois et cependant de type moins éloigné que les langues aryennes, demeureront pour nous tout à fait accessoires, nous ne chercherons nullement à leur donner la continuité systématique qu’exigerait un travail de linguistique comparative. Il n’est pas temps encore de définir la place que la langue chinoise occupe parmi les différentes familles de langues, mais peut-être les recherches que nous allons faire cette année, fourniront-elles quelques données nouvelles pour la solution de ce problème[1].

Maurice Courant.
  1. Voir Revue du 15 février 1899, p. 140, l’article de M. Courant sur l’Université de Pékin (N. de la Réd.)