Page:Courier Longus 1825.djvu/100

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uns retordoient du fil, les autres tissoient du poil de chèvre, ou faisoient des collets à prendre les oiseaux. Le soin qu’il falloit lors avoir des bœufs, étoit de leur donner de la paille à manger en la bouverie, aux chèvres et brebis de la feuillée en la bergerie, aux pourceaux de la faîne et du gland en la porcherie.

Étant ainsi chacun contraint de garder la maison pour la rudesse du temps, les autres, tant laboureurs que pasteurs, en étoient aises, parcequ’ils avoient un peu de relâche en leurs travaux, faisoient bons repas et long somme, tellement que l’hyver leur sembloit plus doux que non pas l’été, ni l’automne, ni le printemps avec. Mais Daphnis et Chloé se souvenant des plaisirs passés, comme ils s’entrebaisoient, comme ils s’entr’embrassoient, et de leurs joyeux passetemps emmi ces champs et ces prairies, toute nuit soupiroient en grande peine sans pouvoir dormir, attendant la saison nouvelle ne plus ne moins qu’une