Page:Courier Longus 1825.djvu/118

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devant Lycenion, la priant à mains jointes de tôt lui montrer ce doux métier, afin qu’il pût faire à Chloé ce qu’il desiroit ; et comme si c’eût été quelque grand et merveilleux secret, lui promit un chevreau de lait, des fromages frais, de la creme, et plutôt la chèvre avec. Adonc le voyant Lycenion plus naïf et plus simple encore qu’elle n’avoit imaginé, se prit à l’instruire en cette façon. Elle lui commanda de s’asseoir auprès d’elle, puis de la baiser tout ainsi qu’ils avoient de coutume entre eux, et en la baisant de l’embrasser, et finablement de se coucher à terre au long d’elle. Comme il se fut assis, qu’il l’eut baisée, se fut couché, elle, le trouvant en état, le souleva un peu et se glissa sous lui, puis elle le mit dans le chemin qu’il avoit jusque-là cherché, ou chose ne fit qui ne soit en tel cas accoutumée, nature elle-même du reste l’instruisant assez.

Finie l’amoureuse leçon, Daphnis, aussi simple que devant, s’en voulut courir vers