Page:Courier Longus 1825.djvu/119

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Chloé pour lui faire tout aussitôt ce qu’il venoit d’apprendre, comme s’il eût eu peur de l’oublier. Mais Lycenion le retint et lui dit : « Il faut que tu sçaches encore ceci, Daphnis ; c’est que comme j’étois déjà femme, tu ne m’as point fait mal à ce coup ; car un autre homme, il y a déjà quelque temps, m’enseigna cela que je te viens d’apprendre et en eut mon pucelage pour son loyer. Mais Chloé, lorsqu’elle luttera cette lutte avec toi, la première fois elle criera, elle pleurera, et si saignera, comme qui l’auroit tuée ; mais n’aye point de peur, et quand elle voudra se prêter à toi, amène-la ici, afin que si elle crie, personne ne l’entende, et si elle pleure, personne ne la voie, et si elle saigne, qu’elle se puisse laver en cette fontaine. Et te souvienne cependant que je t’ai fait homme premier que Chloé. »

Après lui avoir donné ces avis, Lycenion s’en alla d’un autre côté du bois, faisant semblant de chercher encore son oison, et