Page:Courier Longus 1825.djvu/130

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

fant, et avons besoin d’une fille qui nous apporte, plutôt qu’à qui il faille donner : au contraire ils sont riches, eux, et si veulent avoir un mari qui leur donne. Mais va, fais tant envers Chloé, et elle envers son père, qu’il ne nous demande pas grand’chose et qu’il te la donne en mariage. Sans doute, elle t’aime aussi, et elle aimera bien mieux coucher avec toi pauvre et beau, qu’avec pas un de ceux-là, qui sont riches et laids comme marmots. »

Myrtale crut par ce moyen avoir doucement éconduit Daphnis. Car elle tenoit pour tout assuré que jamais Dryas n’y consentiroit, ayant en main de plus riches partis qui lui offroient beaucoup de biens. Daphnis quant à lui ne se pouvoit plaindre de la réponse, mais se voyant si loin d’espérance, fit ce que les amants qui sont pauvres ont accoutumé de faire ; il se prit à pleurer, et invoqua les Nymphes, lesquelles la nuit ensuivante, ainsi qu’il dormoit, s’apparurent à lui, en même forme et manière