Page:Courier Longus 1825.djvu/131

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que la première fois ; et lui dit la plus âgée d’elles : « A un autre Dieu touche le soin du mariage de Chloé : nous te donnerons, nous, de quoi gagner Dryas. Le bateau des Méthymniens, dont tes chèvres broutèrent le lien l’année passée, fut ce jour-là par les vents emporté bien loin de terre : mais d’autres souffles la nuit le jetèrent contre la côte, où il périt et tout ce qui étoit dedans, sinon qu’avec le débris l’onde poussa sur la grève une bourse de trois cents écus, et est là couverte d’algue, près d’un dauphin mort, qui a été cause que nul passant ne s’en est encore approché, fuyant un chacun la puanteur de cette pourriture. Vas-y, prends la bourse, et la donne. Ce sera assez à cette heure pour montrer que tu n’es point pauvre : mais un temps viendra que tu seras riche. »

Aussitôt dites ces paroles, elles disparurent avec la nuit, et le jour commençant à poindre, Daphnis se leva tout joyeux, chassa