Page:Courier Longus 1825.djvu/132

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ses bêtes aux champs avec les sons accoutumés, et ayant baisé Chloé, salué les Nymphes, s’en courut au bord de la mer, comme s’il eût voulu s’asperger d’eau marine. Là se promenant sur le sable, il alloit par-tout regardant s’il trouveroit point ces trois cents écus, à quoi il n’eut pas grand peine ; car la mauvaise odeur du dauphin corrompu lui donna incontinent au nez, et lui servit de guide jusqu’au lieu, où ayant écarté les algues, il trouva dessous la bourse pleine, qu’il enleva, et la mit dans sa panetière. Mais il ne partit point de là qu’il n’eût adoré et remercié les Nymphes, et même la mer ; car tout berger qu’il étoit, il aimoit la mer alors, et elle lui sembloit douce et bonne plus que la terre, pource qu’elle l’aidoit à parvenir au mariage de son amie. Étant saisi de cet argent, il n’attendit pas davantage ; ains s’estimant le plus riche, non pas seulement de tous les paysans de là entour, mais aussi de tous les vivants, s’en alla droit à Chloé, lui conta le songe qu’il avoit eu,