Page:Courier Longus 1825.djvu/146

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des battes neuves, force seilles à traire et des éclisses plus grandes ; enfin, tant il y mettoit d’amour et de souci ! il leur oignoit les cornes, il leur peignoit le poil ; à les voir on eût dit proprement que c’étoit le troupeau sacré du dieu Pan. Chloé en avoit la moitié de la peine, et oubliant ses brebis, étoit la plupart du temps embesognée après les chèvres ; et Daphnis croyoit qu’elles sembloient belles à cause que Chloé y met-toit la main.

Eux étant ainsi occupés, vint un second messager dire qu’on vendangeât au plus tôt, et qu’il avoit charge de demeurer là jusqu’à ce que le vin fût fait, pour puis après s’en retourner en la ville querir leur maître, qui ne viendroit sinon au temps de cueillir les derniers fruits, sur la fin de l’automne. Ce messager s’appeloit Eudrome, qui vaut autant dire comme coureur, et étoit son métier de courir par-tout où on l’envoyoit. Chacun s’efforça de lui faire la meilleure chère qu’on pouvoit. Et cependant ils se mirent tous à