Page:Courier Longus 1825.djvu/173

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

mièrement. Il dit adieu à ses chèvres ; il appela ses bouquins l’un après l’autre par leur nom ; et but aussi à la fontaine où tant de fois il avoit bu avec sa Chloé ; mais il n’osoit encore parler de leurs amours.

Or cependant qu’il entendoit aux offrandes et sacrifices, voici qu’il avint de Chloé. Seulette aux champs, elle étoit assise à garder ses moutons, disant comme pauvre délaissée : « Daphnis m’oublie ; maintenant il songe à quelque riche mariage. Pourquoi lui ai-je fait jurer, au lieu des Nymphes, ses chèvres ? Il les a oubliées aussi, et même en sacrifiant aux Nymphes et à Pan, n’a point desiré voir Chloé. Il aura trouvé chez sa mère les servantes même plus belles. Adieu donc, Daphnis. Sois heureux ; mais moi, je ne sçaurois plus vivre. »

Elle étant en cette rêverie, le bouvier Lampis, aidé de quelques autres paysans, la vint enlever, croyant que Daphnis ne devoit plus l’épouser, et que Dryas, quand