Page:Courier Longus 1825.djvu/272

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

là, n’étoit rien, et Paul-Louis passa pour un homme peu dévoué à la dynastie qui devoit remplir tous les trônes. Le voilà noté philosophe, indépendant, ou pis encore, et mis hors de la protection du gouvernement. Aussitôt on l’attaque ; les gazettes le dénoncent comme philosophe d’abord, puis comme voleur de grec. Un signor Puccini, chambellan italien de l’auguste Élisa, quelque peu clerc, écrit en France, en Allemagne ; cette vertueuse princesse elle-même mande à Paris qu’un homme ayant trouvé par hasard, déterré un morceau de grec précieux, s’en étoit emparé pour le vendre aux Anglois. Cela vouloit dire qu’il falloit fusiller l’homme et confisquer son grec, s’il y eût eu moyen ; car déja les savants étoient en possession du morceau déterré qui complétoit Longus, de ce nouveau fragment en effet très précieux, imprimé, distribué gratis avec la version de Paul-Louis.

Un autre Florentin, un professeur de grec appelé Furia, fort ignorant en grec et en toute langue, fâché de l’espèce de bruit que faisoit cette découverte parmi les lettrés d’Italie, met la main à la plume, comme feu Janotus, compose une brochure. Les brochures étoient rares sous le grand Napoléon : celle-ci fut lue de-là les monts, et même parvint à Paris. M. Renouard, libraire, accusé dans ce pamphlet de s’entendre avec Paul-Louis,