Page:Courier Longus 1825.djvu/274

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tirer ; mais à la fin il eut avis qu’on alloit le saisir lui-même et l’arrêter. Cela le rendit attentif, et il commençoit à rêver aux moyens de sortir d’affaire, quand il fut mandé chez le préfet de Rome, où il étoit alors, pour donner des éclaircissements sur sa conduite, ses liaisons, son état, son bien, sa naissance et son pâté d’encre, le tout par ordre supérieur. Il écrivit à ce préfet, non sans humeur ; voici sa lettre :

« Monsieur, j’ai négligé de répondre aux calomnies publiées contre moi depuis environ un an, croyant que ces sottises feroient peu d’impression sur les esprits sensés ; mais puisque le ministre y met de l’importance, et qu’enfin il faut m’expliquer sur ce pitoyable sujet, je vais donner au public, devant lequel on m’accuse, ma justification aussi claire et précise qu’il me sera possible. Vous recevrez, monsieur, le premier exemplaire de ce mémoire très succinct, où Son Excellence trouvera les renseignements qu’elle desire. »

Le préfet répondit : « Monsieur, gardez-vous bien de rien publier sur l’affaire dont il est question ; vous vous exposeriez beaucoup, et l’imprimeur qui vous prêteroit son ministère ne seroit pas moins compromis. »

Il s’agissoit d’un pâté d’encre, et remarquez, car il y a en toute histoire moralité, tout est matière