Page:Courier Longus 1825.djvu/298

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et je ne vis en lui, je vous jure, aucun de ces signes alarmants d’une défaillance prochaine, si ce n’est quand je lui mis, comme on dit, le nez sur ce morceau de grec qu’il n’avoit pu voir sans moi.

Les expressions de M. Furia pour peindre son saisissement à la vue de cette tache, qui couvroit, comme je vous ai dit, une vingtaine de mots, sont du plus haut style, et d’un pathétique rare, même en Italie. Vous en avez été frappé, monsieur, et vous les avez citées, mais sans oser les traduire. Peut-être avez-vous pensé que la foiblesse de notre langue ne pourroit atteindre à cette hauteur : je suis plus hardi, et je crois, quoi qu’en dise Horace, qu’on peut essayer de traduire Pindare et M. Furia ; c’est tout un. Voici ma version littérale :

À un si horrible spectacle (il parle de ce pâté que je fis sur son bouquin), mon sang se gela dans mes veines, et durant plusieurs instants, voulant crier, voulant parler, ma voix s’arrêta dans mon gosier : un frisson glacé s’empara de tous mes membres stu-