Page:Courier Longus 1825.djvu/59

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las ! pour autre chose ne prions que le jour revienne bientôt. C’est cela sans point de doute qu’on appelle amour ; tous deux sommes énamourés, et si ne le savions pas. Mais si c’est amour ce que nous sentons, je suis aimé ; que me manque-t-il donc ? Et pourquoi sommes-nous ainsi mal à notre aise ? A quoi faire nous entre-cherchons-nous ? Philétas nous dit vrai ; ce jeune garçonnet qu’il a vu en son jardin, c’est lui-même qui jadis apparut à nos pères et leur dit en songe qu’ils nous envoyassent garder les bêtes aux champs. Comment le pourra-t-on prendre ? Il est petit et s’enfuira ; de lui échapper n’est possible, car il a des ailes et nous atteindra. Faut-il avoir recours aux Nymphes ? Pan n’aida de rien Philétas quand il aimoit Amaryllide. Essayons les remèdes qu’il a dit, baiser, accoler, coucher nue à nu. Vrai est qu’il fait froid ; mais nous l’endurerons. » Ainsi leur étoit la nuit une seconde école en laquelle ils