Page:Courier Longus 1825.djvu/89

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prièrent qu’il leur voulût de grâce montrer un petit de sa science, et qu’en ce sacrifice fait à Pan, il honorât avec sa flûte le Dieu amateur de tels sons. Philétas consentit, encore que pour sa vieillesse il se plaignît de n’avoir plus guère d’haleine, et prit la flûte de Daphnis. Mais elle se trouva trop petite pour y pouvoir montrer beaucoup de savoir et d’artifice, comme celle de quoi jouoit un jeune garçon seulement ; par quoi il envoya Tityre en son logis, distant d’environ demi-lieue, pour lui apporter la sienne. L’enfant jette là son hocqueton, et s’en court comme un faon de biche ; et cependant Lamon se mit à leur conter la fable de Syringe, pour laquelle apprendre il avoit donné à un chevrier de Sicile, qui en savoit la chanson, un bouc et une flûte.

« Cette Syringe, leur dit-il, aujourd’hui flûte pastorale, jadis étoit une belle fille ayant voix mélodieuse et grande science de musique. Elle gardoit les chèvres,