Page:Courouble - L'étoile de Prosper Claes, 1930.djvu/116

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— Rassurez-vous mes amis, dit-il avec son bon sourire, tout va bien. N’empêche qu’on a bien fait de me faire chercher tout de suite sinon…

Il expliqua qu’au premier abord, il avait redouté la diphtérie… Fort heureusement, ce n’était pas la membrane qui obstruait la gorge de l’enfant, mais un mince tampon de ouate qu’il avait absorbé, on ne sait comment. Une petite opération l’en avait débarrassé en un clin d’œil, et ses cris, qui commençaient à s’apaiser, célébraient sa délivrance.

— Hé, dit-il avec une admiration joviale, c’est un solide gaillard ! Un petit Hercule. Il n’y en a pas beaucoup comme lui, surtout en ce moment où les privations font tant de rachitiques. Allons, allons tout ira bien. Les Lust sont tout à fait rassurés maintenant. Le gamin va dormir et je parie que demain il sera encore plus gai que les autres jours…

Le médecin s’était depuis longtemps retiré que les vieux, oubliant de se coucher, continuaient à échanger leurs impressions au sujet de cette alerte, déplorant la forte commotion qu’en avait ressentie la jeune fille.

— Pourvu que celle-là ne tombe pas malade, à présent ! dit le vieillard en hochant sa tête blanche. C’est très bien de se dévouer ainsi, mais il faut être raisonnable. Du reste, je lui parlerai sérieusement demain.

Ils allaient enfin se retirer lorsque la porte s’ouvrit doucement :

— Je ne vous dérange pas ?