Page:Courouble - L'étoile de Prosper Claes, 1930.djvu/165

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trainte d’une nécessité absolue, on avait annoncé la réquisition du cuivre comme éventuelle et sans en fixer la date. N’importe, le Belge s’était défié ; aussi des quantités énormes du précieux métal avaient-elles disparu quand l’arrêté comminatoire fut soudainement placardé aux quatre coins de la Ville.

On s’y soumit avec nonchalance. Mais l’apport de quelques kilos de bronze ne satisfaisait pas l’occupant. Les perquisitions commencèrent, effectuées par des soldats qui ne sentaient pas la honte d’être devenus des cambrioleurs.

Il va sans dire que Mosheim était tout désigné pour accomplir cet office dans la rue de Flandre ; en effet, il n’était guère de maison, tant soit peu importante, où il n’eût fait jadis ses offres de service et dont sa mémoire ne se rappelât les moindres détails de l’ameublement avec une fidélité de plaque photographique. Or, il arriva que ses perquisitions, en général peu fructueuses, finirent par éveiller la méfiance de l’autorité ; celle-ci, sans parvenir à établir le fait, soupçonna que le landsturm transigeait pour son compte avec les particuliers qu’il connaissait de longue date, et le délégua dans un autre quartier de la ville où, d’ailleurs, ce ne fut qu’un jeu pour lui de nouer de nouvelles relations qui le dédommageaient de celles qu’il avait été obligé de rompre.

Il s’ensuivit que la plupart des constats de Mosheim furent considérés comme nuls et que de nouveaux sbires, incorruptibles ceux-là ou moins accommodants, enquêtèrent derechef dans