Page:Courouble - L'étoile de Prosper Claes, 1930.djvu/172

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— Mon compagnon va m’attendre ici pendant que je visiterai le premier et le second étage. Voulez-vous bien prévenir le patron ?

Lust se disposait à monter dans la salle à manger où se tenait la famille quand il se ravisa. En effet, pour inspirer ; plus de confiance aux policiers, il demeura dans le magasin :

— Un instant, dit-il, je vais téléphoner…

Et il décrocha le cornet du petit appareil placé près du pupitre. Aussi bien, on entendait les recors d’un moment à l’autre et tout le monde était sur ses gardes.

— Allô ! C’est vous patron ? Ces messieurs de la kommandantur sont ici pour faire la visite. On va venir chez vous… Y a-t-il du dérangement ? Non ? Très bien…

Et remettant le cornet en place :

— Vous pouvez monter, messieurs ; pas besoin que je vous accompagne ?

Mais en ce moment la porte s’ouvrit et Camille s’avança dans le magasin. La vue de cette belle jeune femme impressionna si vivement les soldats que, spontanément, ils se découvrirent au lieu de se contenter du simple salut militaire.

— Messieurs, dit-elle avec une hauteur polie, je vais vous conduire…

— Il n’est pas nécessaire que nous montions tous les deux, répondit le plus âgé. Mon compagnon restera ici et je ferai seul la visite des appartements.

— Comme vous voudrez, Monsieur, acquiesça la jeune femme. Je vous montre le chemin…

Les Claes achevaient de déjeuner.