Page:Courouble - L'étoile de Prosper Claes, 1930.djvu/187

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traits que masquait à demi le large bandeau qui barrait sa figure.

— J’espère bien qu’il se remettra, dit-il, en voyant boire l’animal avec avidité. Je compte sur vos bons soins. Excusez l’embarras que je vous cause, Mademoiselle…

Il expliqua qu’il se proposait d’abord de conduire directement le chien chez ses maîtres :

— Ils habitent non loin d’ici, n’est-ce pas ? Mais il est tard : j’ai craint de réveiller ces bonnes gens et surtout de leur donner une trop forte émotion… Demain, vous aurez le temps de les préparer à recevoir la pauvre bête…

— Oh ! quelle joie pour eux ! Revoir le compagnon de leur cher fils !

Elle s’était relevée :

— C’est extraordinaire… Figurez-vous que justement nous avons lu ce soir…

Elle allait conter l’anecdote du journal quand elle s’interrompit :

— Mais j’y pense, fit-elle tout à coup avec confusion, vous devez être bien fatigué… Et vous souffrez aussi… Ne désirez-vous pas vous reposer, prendre quelque chose ? Attendez, Monsieur, je vais appeler mon père…

— N’en faites rien, dit-il vivement, car je ne puis m’attarder…

En même temps, il fouillait dans sa tunique dont il retira un paquet qu’il tendit à la jeune fille :

— Voici des lettres de vos amis qui donnent de leurs bonnes nouvelles. J’y ai joint certains papiers officiels que l’on m’a chargé de recueillir