Page:Courouble - L'étoile de Prosper Claes, 1930.djvu/243

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optimisme surtout quand, mis au fait, le vieux commissaire Tytgat, qui venait d entrer dans la boutique, déclara que le quartier Sainte-Catherine était certainement a l’abri des explosions.

Il se rengorgeait :

— Hé, j’avais donné des ordres sans faire semblant de rien. Moi et mes hommes, on les tenait à l’œil depuis longtemps, j’espère que mes collègues du haut de la ville en ont fait autant…

Et, d’un air très détaché, il prit place dans le fauteuil que lui cédait le négociant en charbons pour se confier au blaireau trémolant d’un vieil extra à lunettes. D ailleurs, les détonations se faisaient à présent moins dures et beaucoup plus intermittentes :

— Vous voyez ? C’est la fin, je vous dis. Et puis, vous comprenez bien qu’on a déjà trouvé les nids de dynamite…

— Tytgat, dit Vergust, ça est parler ! Maintenant je suis tranquille.

De fait, on respirait mieux ; la transe avait cessé de contracter les épigastres et ce qu’il y avait dessous. Oui, c’étaient leurs dernières cartouches. Enfin, ils avaient déguerpi. Quel bonheur ! Ces bougres ne souillaient plus nos rues de leurs odieux uniformes, de leur langue, de leur odeur !

— On m’a dit, observa le charbonnier, qu’il y a déjà des soldats Français et aussi des Anglais, arrivés hier soir, qui se promènent dans la ville…

— C’est exact, repartit le commissaire ; je