Page:Courouble - L'étoile de Prosper Claes, 1930.djvu/260

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le dernier adieu que le soldat expirant adressait à son père et à sa douce amie.

La remise de ces reliques avait rapproché les jeunes gens et fait naître entre eux un sentiment de vive et inaltérable affection. Un double mariage unirait donc bientôt, et le même jour, les enfants des deux familles.

Quant au voyage de noces, il était tout indiqué : les deux couples passeraient la Manche pour se rendre en Irlande où leur noble cousin William O’Brien, ainsi que sa vieille lady de tante — qui l’avait élevé et qu’il chérissait comme dans le plus attendrissant des romans anglais — leur préparaient dans leur château, évidemment historique, la plus affectueuse réception.

Et qu’on ne parlât pas de la folie d’un tel voyage à cette inclémente saison de l’année ! Grâce au gulf stream, l’île de Saint-Patrick ne défiait-elle point les frimas, constamment vêtue, même au cœur de l’hiver, d’un splendide manteau de verdure et de fleurs !



Tandis que l’heureux Vergust avait encore engraissé au point que sa peau menaçât d’éclater si l’on n’y faisait promptement quelques crevés à l’espagnole, le fielleux Buellings, au rebours, sortait de l’occupation plus hâve, plus jaune, plus eximé qu’un hareng sauret oublié au fond de sa caque.