Page:Courouble - L'étoile de Prosper Claes, 1930.djvu/46

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On le mit au fait sans qu’il interrompît d’un mot ou d’un geste.

— N’est-ce pas qu’il y a encore de l’espoir, conclut la jeune fille, et qu’il faut attendre le prochain courrier…

Alors, il les regarda tous deux d’un air sombre, découragé :

— Mes pauvres amis !

Puis, retirant des papiers de son veston :

— J’ai trouvé mon homme, dit-il d’une voix que l’émotion faisait trembler ; il est rentré cette nuit… Tenez, voilà ce qu’il m’a remis ! Ce sont les dernières lettres de Monsieur Prosper… Oui, les dernières lettres… À présent, les pauvres vieux n’en recevront plus jamais, ni personne. C’est fini… Il est tombé comme un brave.

Ils pleuraient, plongés dans un silence douloureux.

— Moi aussi, je suis bien triste, dit enfin le contremaître… Vous comprenez, je le connaissais depuis qu’on le promenait dans sa petite voiture… Quel bon gamin ! Il était si gentil avec moi, avec tout le monde… Ça va être un rude coup aussi pour ma pauvre Adélaïde… Elle l’aimait comme un fils… Ah ! je n’étais pas tranquille… Il y avait quelque chose… Ce n’est pas pour rien que Tom hurle toutes les nuits depuis huit jours…

Le cœur serré, ils se désolaient tous les trois quand on entendit le déclenchement de l’ascenseur :

— Les voilà ! Vite, sauvez-vous, Mademoiselle Martha !