Page:Courouble - Le Mariage d'Hermance (La famille Kaekebroeck), 1905.djvu/150

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
146
LE MARIAGE D’HERMANCE

Elle lui versa un grand verre d’eau. Il but avec une feinte avidité ; puis, levant les yeux au plafond :

— « Merci, Seigneur ! Par ce signe, je connais maintenant celle que tu lui destines. Voici que j’ai rencontré la plus belle, la plus bienfaisante des filles de ce riche pays. Que ta volonté soit faite ! »

Et ramenant sur elle ses yeux chargés d’une inexprimable tendresse :

— Pardonnez-moi, balbutia-t-il en rougissant, je croyais que j’étais Eliézer…

Elle le considérait avec surprise, sans comprendre les sens de ses paroles, mais émue tout de même d’un trouble délicieux dont elle n’aurait pû démêler la cause.

Alors, comme il souriait, un peu penaud, effrayé sans doute d’avoir été trop hardi, elle eut ce mot indulgent, si raisonnable dans la bouche d’une toute jeune fille et qui dévoilait déjà son âme maternelle :