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LE MARIAGE D’HERMANCE

naître. Pour tout dire, il avait une âme peuple que décelaient avec évidence sa figure placide, ses allures ingénues, ses aspirations raisonnables et bornées. Il se sentait comme dépaysé dans ce quartier aristocratique, coupé de grandes rues solennelles. C’est la ville basse qu’il aimait, qui l’attirait invinciblement ; c’est à elle qu’il consacrait ses loisirs, toutes ses errances de promeneur. Là, sa poitrine se dilatait, respirait plus large.

Muni de son kodak, il partait à la découverte dans l’ancien Bruxelles : il en photographiait les rues pittoresques, les demeures patrimoniales, les marchés fourmillants, la multitude et ses types tranchés. L’une de ses plus chères distractions, par les dimanches de gai soleil, était de se baigner dans la foule qui inonde la Grand’Place et les rues avoisinantes. Ce contact avec le populaire dégourdissait sa pensée, lui communiquait une