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LA LIGNE DES HESPÉRIDES

Un peu plus loin, je dus gravir un escalier, exercice qui ne manquait pas d’une certaine témérité. Je me halais aux balustres, à la rampe. J’escaladais une marche toutes les cinq minutes.

Une vieille stewardesse, qui, par je ne sais quel prodige d’équilibre, circulait presque sans broncher sur ce sol mouvant, et pour comble ! tenait une cuvette dans les mains, s’arrêta un moment pour me considérer avec stupéfaction : j’étais apparemment le seul passager assez fou pour s’être aventuré hors de son repaire.

— Fine breeze ! me dit-elle en souriant d’une bouche édentée.

Et, pleine d’intérêt, elle voulut me dissuader de me rendre au bar : c’était imprudent, j’allais sûrement me casser quelque chose…

Elle parlait encore qu’une secousse formidable l’avait enlevée de devant mes yeux pour l’emporter je ne sais où.

Je repris mon ascension. À force de jarrets et d’ongles, j’atteignis à un palier