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ATLANTIQUE IDYLLE

Mes yeux contemplent le fleuve magnifique, irradié de soleil, et il me paraît impossible de désespérer encore.

De toute la gaîté qui m’environne, je m’efforce de garder une image très nette pour qu’elle m’aide à combattre des tristesses prochaines…

Je ferme la portière de la voiture et prie le cocher de m’attendre encore. J’entre dans un café situé en face du quai et qui porte cette enseigne : Au bon Voyage. J’y suis venu souvent depuis une semaine et l’on me connaît bien. La jeune fille de la maison sait mon projet — on est parfois expansif aux heures troublées. Elle n’y voulait pas croire.

Elle se désole aujourd’hui :

— Ainsi, s’écrie-t-elle en secouant la tête, c’est bien décidé !

Je souris. Pleine de sollicitude, elle