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LA LIGNE DES HESPÉRIDES

yacht de plaisance, tableau réclame d’une manufacture de gâteaux secs au gingembre et au poivre.

C’était un spectacle d’élégance et de farniente qui emportait bien loin le souvenir de l’affreuse tempête.

On ne pouvait du reste imaginer une mer plus alanguie ; elle soulevait et abaissait sa poitrine azurée doucement, suavement comme une ondine endormie.

Je m’abîmais dans la contemplation de cette sublime monotonie quand l’officier de quart signala un navire à tribord. On courut aux bastingages pour regarder venir une sorte d’oiseau noir qui pointait à l’horizon et grossissait à vue d’œil.

Nos opérateurs sans filistes nous apprirent que c’était le St-Martin un rapide transport français, parti de l’île de Ré pour Cayenne avec un chargement de forçats. Il gagnait sur le Dungeness et nous eut bientôt dépassés pour s’enfoncer dans la brume lointaine.