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PAULINE PLATBROOD

Très flatté, M.  Platbrood redressa le torse et prit une attitude de paladin :

— C’est un cheval de Cluydts, fit-il négligemment, une ancienne bête des guides qu’on attelle ordinairement à la coureuse. Il a encore beaucoup de sang, mais il a le trot un peu dur…

En ce moment le cheval agita la tête, s’ébroua des naseaux, et M.  Platbrood que ces manifestations d’espièglerie n’étaient pas sans inquiéter, s’empressa de lui appliquer quelques claques sur le gras du col afin de l’amadouer.

— Je remarque qu’il a la bouche assez sensible, observa le colonel, vous le tenez trop court avec le filet. Rendez un peu la main… C’est cela…

M.  Platbrood ne se sentait pas d’orgueil ; il affectait une grande désinvolture et jetait sur les badauds des regards tranquillement impérieux. Le salut des « piots » lui était surtout