Page:Courteline - Boubouroche.djvu/167

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— Moi ?

— Oui, toi. Et puis un peu de calme, ou alors ça va se gâter. Je ne veux pas de scandale chez moi ; je tiens à la considération des concierges et du voisinage, et les faiseurs de chiqué feront bien de se tenir sur leurs gardes ; je suis homme à les empoigner par la boucle du pantalon et à les envoyer méditer, dans la cage de l’escalier, sur l’inconvénient qu’il y a à jouer les épileptiques devant les gens de sens rassis. Là dessus, causons. De quoi s’agit-il ? Qu’est-ce qu’il y a ?

— Il y a, déclara Laurianne, que tu es un faux ami ! Il y a que tu t’es joué de ma bonne foi, que tu as dupé ma confiance et que tu as abusé de mon hospitalité.

— En quoi faisant ?

— En me dérobant ma maîtresse.

Je me mis à rire.

— C’est toi qui me l’as donnée.

— Moi ? Quand ?

— Je précise : tu me l’as donnée le vingt-sept Août dernier, à neuf heures quarante-cinq du