Page:Courteline - Boubouroche.djvu/43

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

de tant de sérénité et chez qui pointait, grandissait, s’élargissait en tache d’huile la peur d’avoir fait une gaffe, eut un recul léger, et, d’une voix qui capitulait d’autant plus qu’elle s’insurgeait davantage, déclara :

— Pas de comédie ! Cocu, mais pas dupe, ma fille !

Puis, comme Adèle, la lampe haute, le visage inondé de clarté et les prunelles en vers luisants, le poussait, l’acculait à des explications, faisant la dame qui veut n’avoir pas entendu et répétant : « Tu dis ? Tu dis ? », il rompit carrément les chiens :

— Enfin, ma chère amie, voilà : moi, on m’a raconté des choses !

Des choses !

Le mot n’était pas dit que déjà il était une arme aux mains d’Adèle, un stylet d’une pointe plus aiguë que celle d’une aiguille à broder, dont elle piquait au vif, lardait comme une escalope la conscience, accessible au remords, du pauvre et tendre Boubouroche.

Des choses !… Des choses !… Des choses !… Ainsi, on lui avait conté des choses, à ce monsieur,